La Parole occultée ….
Le Nom retrouvé ?

Pour la chenille qui n’a pas conscience de sa
potentialité de mutation, la vision du Monde par
le papillon reste incompréhensible et irrationnelle.

La parole est occultée depuis le meurtre d’Hiram, vécu par le Maître Maçon. Celui-ci incarne Hiram ressuscité, mais il lui manque la « Parole »
et il ne se fait reconnaître qu’au moyen d’un « mot substitué ».

Le Maître est donc l’architecte ressuscité, plus précisément resurgissant, qui voyage pour chercher ce qui lui manque. Il sait qu’il est incomplet (en tout cas il devrait), qu’il est en devenir et qu’il n’est pas encore réalisé dans sa plénitude. Il possède le savoir-faire de l’Architecte et peut poursuivre l’Œuvre. Selon Daniel Béresniak « il demeure prisonnier de l’imitation d’un exemple à suivre, il se conforme de son mieux à un idéal du Moi préexistant, il poursuit l’exécution d’un édifice selon les plans tracés par un autre. Il lui faut maintenant posséder la puissance du créateur afin de créer, de concevoir, d’inventer, de produire du sens à son tour lorsqu’il aura trouvé ce qui lui manque : le principe de fécondation, signifié par la parole. »

Par l’interprétation personnelle, le Maître se construit et s’oppose au danger des pensées préfabriquées. Comme la nouvelle interprétation est la sienne, il prend conscience de manière responsable du chemin individuel et collectif qu’il se doit de construire. C’est ce qu’exprime admirablement Martin Buber « La toute première tâche de chaque homme est l’actualisation de ses possibilités uniques, sans précédent et jamais renouvelées, et non pas la répétition de quelque chose qu’un autre, fût-ce le plus grand de tous, aurait déjà accompli ». C’est cette idée qu’exprime Rabbi Zousya peu avant sa mort : « Dans l’autre monde, on ne me demandera pas : ‘’Pourquoi n’as-tu pas été Moïse ?’’
On me demandera : ‘’Pourquoi n’as-tu pas été Zousya ?’’ »

Le manque,  à mon sens c’est là le maître mot de cette approche de notre démarche et je vais essayer de l’expliquer à travers une vision juive en corrélation directe avec les Dix Commandements, qu’en hébreu on appelle les « Dix Paroles de la Loi »
et que pour notre démarche il faudrait traduire les « Dix Lois de la Parole ».
 
Les Dix Paroles instaurent une éthique de la parole : refus de la parole instituée une fois pour toutes, morte à force d’habitude, devenue insignifiante
et prisonnière des usages.

Il est à noter que les « Dix Paroles » commencent par « Je Suis… » et se terminent par « …ton prochain ».
Les Dix Paroles se déploient donc entre le « je » et « l’autre ».

Que veut dire « parler » ? C’est d’abord maintenir ouvert l’écart, la distance entre le même et l’autre. Le prochain, en hébreu réa, se définit comme celui qui n’a pas de définition ni de stabilité. Le prochain peut-être aimable, digne d’être aimé aujourd’hui ; mais demain il est possible qu’il ne soit plus du tout sympathique. « Tu aimeras … » ne fait aucune difficulté quand il est aimable,

mais c’est une autre paire de manches quand il ne l’est plus. C’est pourquoi « tu aimeras (pour) ton prochain », devrait se dire : « Tu respecteras l’instabilité existentielle de l’autre, qui te rappelle la tienne, ta propre instabilité. » Ce n’est pas parce que l’autre est instable, qu’il change, qu’on ne doit plus l’aimer. On doit l’aimer parce qu’il est autre. « Tu aimeras ton autre » (ton autre qui ne reste pas le même) : voilà ce que dit le commandement.

Pour comprendre ce rapprochement, il faut faire un détour par la Kabbale, en particulier celle de Rabbi Isaac Louria (1534-1572), qui contient une théorie très originale de la Création, appelée Tsimtsoum, et que nos savants ont redécouverte sous ne nom de « Big-Bang ».

En général, on dit que D.ieu a créé le monde à partir de rien, ex nihilo. Par exemple, Il a dit : « Que la Lumière soit ! », et la lumière fut. Et de même pour le reste de la Création. Or la Kabbale énonce exactement l’inverse : le monde a été créé comme rien à partir du tout.

Pour la Kabbale, au début, il existe une seule réalité, absolue, infinie, qui remplit tout, de haut en bas et d’un côté à l’autre : c’est l’Être de D.ieu. Ce n’est donc pas le rien qui existe, mais « le tout absolu ». Et cette « lumière supérieure infinie », comme l’appelle la Kabbale, occupe tout l’espace existant. Il n’y a pas de place pour autre chose. Logiquement le monde n’est pas possible. Pourtant nous sommes là et le monde existe.

Que s’est-il passé ? Selon Rabbi Isaac Louria, la lumière infinie s’est rétractée, retirée, au centre de l’Infini. Cette contraction-retrait, c’est le Tsimtsoum. Dieu a laissé un vide, un espace vide, sans D.ieu, a-thée. Pour la Kabbale, l'univers est né non pas parce que le Créateur a créé de l’être, quelque chose, à partir de rien, mais parce que D.ieu, l’Infini, a laissé de la place, un vide à partir duquel la Création a pu avoir lieu. Rabbi Isaac Louria se demande en outre quelles forces sont à l’œuvre à partir de ce moment pour maintenir l’Infini à la périphérie, pour qu’il ne revienne pas remplir l’espace vide qui s’est creusé en lui. Cette attention de R. I. Louria indique sa perception d’un monde toujours en devenir … comme le Maître Maçon (l’homme étant le microcosme du macrocosme, il peut être considéré comme un monde à lui seul), du fait de son manque et de son incomplétude est en devenir permanent.

Son « Je suis » se révèle être une subjectivité d’emblée engagée dans une relation d’échange avec autrui, c’est à dire dans une relation éthique. Le « je suis » n’est jamais seul : en face de lui, il y a toujours un « tu ». En disant « je suis », je dis en même temps « tu ». Il y a toujours un « je-tu » ou un « je-il », le même et l’autre. Le « je suis » seul, n’a pas de sens, et la seule façon d’écrire un « je suis » seul, c’est le tétragramme Yod – Hé – Vav – Hé.

Allons au point central du sixième commandement : l’interdiction, c’est de tuer le « je suis », ce qui fait à proprement parler la vie d’autrui, la parole, l’« âme de vie », la bonté qui sont en lui. Mais cela justement implique distance et intervalle. La bonne distance avec autrui est un gage de respect : il n’est pas englobé alors en nous, ni dans le grand tout du monde et de l’Histoire. Il est « lui » avec son « je suis ».

Comment maintenir la distance ? En (se) parlant. Comme le dit Emmanuel Levinas, « le monde prend sens à partir d’autrui, de mes relations avec autrui. Si autrui existe pour moi, s’il est respecté dans la juste distance, le monde s’ouvre à nous. ». « Offrir le monde à autrui par la parole », dit encore Levinas.

« Offrir », c’est à dire sortir de la relation purement utilitaire ou fonctionnelle avec les choses pour les faire entrer dans un monde humain de relations.
Les maîtres de la Kabbale ont dit que l’existence provient du vide, et il est évident que la circoncision n’est pas étrangère à toutes ces réflexions. A l’âge de huit jours, le petit garçon juif entre dans l’Alliance d’Abraham par cette coupure. En enlevant un petit morceau de peau, elle introduit un manque. Ce manque, ou ce vide, marque l’inachèvement, l’imperfection ; il fonde du coup l’existence comme désir d’entrer en relation, de s’inventer autrement. Celui qui est totalement lui-même, « plein » de lui-même, n’a besoin de rien ni de personne. C’est un « je » qui n’a pas besoin de dire « tu » (et c’est aussi son malheur, est-il nécessaire de le dire ?). L’imperfection appelle le désir et la possibilité du dépassement, de la transcendance. La coupure de la circoncision symbolise ce manque créateur.

Le don des Dix Paroles au Sinaï est marqué par un événement extraordinaire : Moïse reçoit les tables de la Loi et ensuite il les brise ! Don de la Loi, mais aussi don de la brisure : voilà ce qu’il faut comprendre. La Loi comme un tout, donné et appréhendé une fois pour toute, n’existe pas.

Moïse était monté sur la montagne et devait redescendre avec la Loi.

Il est en retard… comme le Messie, qui sera toujours en retard … les enfants d’Israël perdent patience et confectionnent l’idole, un veau d’or.

L’idolâtrie commence avec l’impatience nous dit Marc-Alain Ouaknin. « L’impatience est idolâtrie. Elle veut « savoir », saisir, avoir sous la main tout de suite la figure de son D.ieu. Vouloir « tout tout-de-suite » aboutit à tout figer : D.ieu tout de suite, D.ieu pétrifié, D.ieu mort, VEAU D’OR ! »

L’impatience, refus de donner la possibilité au temps d’être temps. De laisser à l’autre l’espace dont il a besoin pour vivre, pour être. Volonté de supprimer ou impossibilité de supporter le vide, impossibilité de faire place à l’autre, au neuf.
L’impatience ne laisse pas la possibilité au temps de se déployer.

L’expérience du don de la Loi est pourtant justement celle de la patience qui implique un retrait, une maîtrise de la pulsion, la distance et l’écart. Alors, la main va dans le monde, vers D.ieu, vers autrui, sans jamais se fermer en une prise, sans laisser se former la violence du poing fermé. Les doigts restent ouverts. « N’oubliez pas que le poing lui aussi était autrefois une main ouverte avec des doigts », aimait à rappeler Yéhouda Amihaï

Tous les commandements vont dans ce sens : Maîtrise de la pulsion et de la possession, retrait, distance et écart. La Loi est limitation : un Tsimtsoum. Les enfants d’Israël n’ont pas eu la patience, qui est comme un « trou » dans le temps.

C’est pourquoi Moïse brise les tables de la Loi. C’est la seule chose qu’il puisse faire. Selon la tradition, une voix formidable retenti à ce moment-là du ciel et l’approuve d’avoir fait ce geste. Car la brisure des tables de la Loi réintroduit la coupure, le vide essentiel, pour le peuple qui se croyait déjà arrivé. C’est une sorte de circoncision au niveau collectif.

D.ieu en l’homme, c’est à la fois le sentiment du « mouvement » et celui de la « limitation ». Du mouvement, parce qu’il est impulsion à sortir de nous-mêmes, à nous dépasser et à nous transcender. Il donne un sentiment de légèreté et d’élévation. C’est un force qui nous pousse à

« aller vers ». L’ordre donné par D.ieu à Abram « Lekh Lekha » « Va pour toi » ou « Va en toi » va dans le même sens. Certains maîtres vont jusqu’à nommer sentiment messianique la joie que cette force met en nous….

Cependant, dans le même temps, la parole de D.ieu est limitation : tout n’est pas permis, tout n’est pas égal, on n’est pas dans la confusion que crée l’absence de limites. Nous nous maintenons dans l’être parce que notre vie est maintenue par des limites, de même que la Création se maintient parce qu’elle est prise dans le cercle ou dans l’espace vide tracé par la contraction de D.ieu. Le cercle n’existe pas sans la circonférence qui trace ses limites et qui maintient la tension entre ses forces. Les limites de l’homme résident dans la place, dans l’espace qu’il doit nécessairement laisser à l’autre. « Aller vers » consiste à laisser s’épanouir la liberté, à laisser croître l’espace de vie des autres. C’est cela, le sens de la Parole Substituée : vie dynamique et limitation, vie possible grâce à la limitation qui laisse les autres être et vivre dans leur liberté.

Pour la pensée juive, D.ieu est Celui qui a révélé au mont Sinaï un texte, la Loi qui ordonne l’éthique, le respect du visage d’autrui, la bonté. Pour les Juifs l’« élection » n’est rien d’autre : elle est cette responsabilité infinie. Par la Création D.ieu a permit au monde d’exister. Par la Révélation, Il a permit qu’existe la Loi qui rend possible la coexistence des hommes entre eux. Mais pour créer le monde et se révéler aux hommes, D.ieu a dû se limiter, lui, l’Infini, pour devenir fini. C’est cette forme étonnante d’humilité et d’auto-négation que la Kabbale nomme Tsimtsoum. Nous pouvons dire que  toute créature doit son existence à cette auto-négation de D.ieu ; et qu’avec cette existence elle a reçu ce qu’elle avait à recevoir de l’au-delà. Le philosophe Hans Jonas à bien exprimé cette idée : « D.ieu après s’être entièrement donné dans le monde en devenir, n’a plus rien à offrir : c’est maintenant à l’homme de lui donner. Et il peut le faire en veillant à ce que, dans les cheminements de sa vie, n’arrive pas, ou n’arrive pas trop souvent, et pas à cause de lui, l’homme, que D.ieu puisse regretter d’avoir laissé devenir le monde.»

Lors de notre réception au troisième grade, nous apprenons donc, que notre Maître Hiram a emporté la Parole avec lui dans la mort. Il nous a été donné un mot substitué qui nous permet, au cours du voyage spirituel que nous entreprenons de construire avec lui une méthode de recherche….
 
Lors de cette étape importante qui nous mettra ultérieurement en présence du Triangle d’Or portant une inscription gravée nous commençons à appréhender le sens caché de cette Parole Innominable, à percevoir, intuitivement mais d’une manière moins abstraite à travers le Nom Innominable, la  dimension inaccessible à la seule intelligence humaine de cette Parole. « Au commencement était la Parole », D.ieu a crée l’Univers par la Parole. En nommant Il crée …Le Nom est donc ineffable puisque ce que l’on peut nommer est créé et bien sûr, l’on ne peut créer l’Incréé. Donner un nom à D.ieu, c’est lui donner des limites humaines. La perception que nous pourrions avoir de Lui si nous y accédions ne peut être qu’en dehors de nos sens, de notre intelligence, en dehors de tout ce qui nous relie encore au monde de l’action (Malkhut). Nous devons être parvenus à un dégagement total de ces entraves pour espérer atteindre ce degré de lumière.

Les lettres du Nom tétragramme qui nous est donné, sont Yod – Hé – Vav – Hé , qui bien sur en hébreux s’écriront de droite à gauche et que nous écrirons pour ce travail YHVH. Or au terme de notre cheminement initiatique nous sommes mis en présence d’un autre tétragramme de substitution : I.N.R.I.

Question posée : Tétragramme hébreu, tétragramme latin, ancienne alliance, nouvelle alliance ? «  Une lettre en plus ou une lettre en moins peuvent détruire le monde  »  nous rappelait Marc-Alain Ouaknin. Inquiétant !

Le symbole est ce qui réunit plusieurs idées et non ce qui divise et il nous faut chercher des idées derrière ce symbole et non une idée.

Du point de vue de notre démarche initiatique, le seul lien que nous pourrions voir entre ces deux noms tétragrammes est :
« Yod – Hé – Shin – Vav – Hé  » qui se prononce  Yéshoua (D.ieu est salutaire)

Évidemment la première question qui nous vient à l’esprit est : Pourquoi un Shin dans le Nom Tétragramme (HaShem)?.

Nos recherches nous ont permis de savoir que Jésus-Yéshoua a deux écritures en hébreu la première céleste et c’est celle qui nous intéresse ; la seconde terrestre en remplaçant le Hé final par un Ayin.
1 – Écriture céleste : Yod Hé Shin Vav Hé
2 – Écriture terrestre : Yod Hé Shin Vav Ayin

Si l’on tient compte de la symbolique de Jésus-Yéshoua, cela semble logique dans la mesure où le Ayin, cf. Virya, est un symbole de « vision, de révélation, de perception du réel, de lumière dévoilée.»

Rendre visible par le « Fils », ce qui est invisible : le « Père ».
Dans le nom céleste, donc près du « Père », quand il est appliqué au « Fils » sur terre, il faut remplacer le Hé final par Ayin pour confirmer la symbolique de Jésus-Yéshoua.
Dans le nom céleste la dernière lettre est donc Hé dont la symbolique est : ouverture vers la Lumière, souffle de l’existence.
Gildas Rouvillois m’a conforté dans ce raisonnement, je cite :
« Yod Hé Schin Vav Hé (prononcer Iéshoua)
Yod, représente le Père de la Trinité Chrétienne
Le premier Hé représente l’esprit du Père
Le Schin, le Fils-Homme
Le Vav, le Fils-Dieu
Le deuxième Hé, l’esprit du Fils.

Ce nom se déduit du Tétragramme Y H V H par l’insertion du Fils-Homme, Schin, montrant comment le nom de Jésus incorpore la nature humaine avec la nature divine de Fils. L’Esprit Un se dédouble, et le Fils redoublé s’unifie. »

Par ailleurs les kabbalistes soutiennent que Juda est une porte sur le Nom en expliquant que puisque Juda s’écrit Yod Hé Vav Dalet, le Dalet venant s’insérer dans le Nom, Juda est une porte sur le Nom (Dalet représente symboliquement une porte ou une ouverture).

En partant du même raisonnement on pourrait penser que Yéshoua, Yod Hé Schin Vav Hé, c’est à dire le Tétragramme avec un Schin (symbole archétype du Feu-Esprit) en son centre serait le Feu-Esprit sortant du Nom pour le rendre visible dans et pour le monde de la Création.

Si nous nous souvenons que le monde fut créé par « l’Alliance du Feu », la « Bérith Esh », anagramme de Béréshit, alors cela semble couler de source que le nom de Jésus-Yéshouah était préexistant à la Création. Et nous rejoignons là le prologue de l’Evangile de Jean. D’autant plus que Yéshoua étant de la « Famille » de Juda, l’ouverture créée par ce dernier n’est pas faite pour faire entrer – car rien ne peut entrer dans le Nom qui se suffit à lui-même – mais pour faire sortir du Nom, Yéshouah. Gildas Rouvillois nous confirme en parlant de  : « Juda, ‘’ouvreur de porte’’, celui par qui Jésus a pu déboucher sur le monde réel, malgré les tentatives d’étouffement de Kipha (Pierre) ».

Ce serait par l’ouverture sur le Nom initiée par Juda que Yéshouah, le Feu Divin peut sortir et se manifester dans le Monde de la Création en ligne directe, si j’ose dire, du monde de l’Emanation.

Sommes nous loin de la Parole occultée ou plutôt de la Parole à retrouver ? Non pas tant que cela… D’abord l’ancien Mot des Maîtres, la Parole occultée, tous les Maîtres la connaissent il s’agit de JeHoVaH, issu du Tétragramme YHVH, qui est imprononçable. Nous avons toujours été obligé d’utiliser une parole substituée.

Par la suite, une fois encore, le rituel nous conduit vers une Parole Substituée : INRI, en nous précisant qu’il s’agit de Jésus de Nazareth Roi des Juifs.

Et pourquoi faire surgir INRI si ce n’est une invite à nous transformer radicalement à devenir nous aussi des « Jésus de Nazareth Roi des Juifs ». C’est aussi le but recherché par la Kabbale qui soutient que tout homme est un Messie en puissance.

Voici un extrait d’un précédent travail sur la symbolique du Temple de Salomon qui nous éclairera sur cette idée :
…Mais, cette mystique de la Merkavah, si importante soit-elle, est loin d’épuiser l’effort de la pensée cabalistique pour « la restauration » de l’homme. Selon Rabbi Isaac Louria dit le Ari, le Saint Lion de Safed, par la suite d’un drame cosmique initial (la brisure des réceptacles), les fragments des vases brisés seraient tombés,  comme autant d’étincelles de lumière, dans l’opacité de la réalité matérielle dont elles se trouveraient revêtues comme d’une sorte d’écorce. La restauration de l’homme va consister principalement dans la recherche d’une libération des étincelles captives :
c’est l’œuvre du tiqqûn, c’est-à-dire du « redressement ».

Il existe un lien étroit entre le tiqqûn et le messianisme. Si l’homme parvient, par son incessant effort, à « libérer les étincelles » et donc à « redresser » l’œuvre de la Création, c’est l’avènement messianique qui tout d’un coup va se trouver aux portes. L’homme est donc capable de hâter l’arriver du Messie ; car il s’agit là de la consommation du processus continuel de la restauration. C’est aussi, dire que la venue du Messie, c’est le monde du tiqqûn qui a reçu sa forme finale.
Quant à la fameuse « brisure des vases » et à cet éparpillement des écorces et des étincelles au travers de l’immensité cosmique, c’est l’incessant appel, je dirais le tragique appel, à s’en aller glaner, aux quatre coins de l’univers créé, ces mille débris précieux qui constituent comme les molécules et les atomes de la création nouvelle.
En définitive, c’est au Messie que reviendra l’accomplissement du tiqqûn dans sa parfaite réalisation....

Ce « Shin » est en réalité la révélation et l’essence du tétragramme INRI. C’est l’Amour dans D.ieu. La symbolique de cette lettre est : la pénétration du Principe universel au plus profond de la matière, puissance de l’univers conférée à la plus petite substance. Elle représente le Feu principe.

Après la mort d’Hiram, les neuf Maîtres font renaître la Lumière dans la Loge plongée dans les ténèbres, en tournant autour du Compagnon Eclairé. De même peut-on imaginer que ce Feu central, Shin, permet la révélation du Nom Innominable qui sera perceptible à celui qui réussira à le comprendre dans cet immense échange incessant avec Lui et que l’on appelle Amour. Cet Amour qui, à partir de la Triade émotionnelle de l’arbre séphirotique se transforme, au sein de la Triade supérieure, en Révélation.
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Et c’est bien de révélation dont il s’agit. La révélation de la « Parole Occultée », du « Nom Perdu ».

Au rite Français l’ancien mot des Maître est JeHoVaH et il nous est révélé M. B. (Mem – Beth) en guise de substitution.
 
Selon les interprétations et l’imagination (ou le manque d’imagination) c’est devenu Mac Bena ou Mac Benac peut être parce qu’en hébreu l’architecte est mort se dit « Mat Ha Bana », d’autres emploient Moabon ….

Il n'existe rien de probant dans l'univers maçonnique sur la recherche de la Parole Perdue qui est la recherche du véritable Nom de Dieu et de sa vocalisation. Cette démarche s'avérant exclusivement religieuse, elle ne se trouve véritablement appréhendée que par certains groupements mystiques, voilà pourquoi la grande majorité de nos Frères ne sont pas près de savoir ce qu'elle recouvre véritablement étant donné que cette recherche religieuse extrêmement exigeante et rigoureuse ne constitue pas leur quête prioritaire et fondamentale de Maçon.

Or par définition la Parole que nous cherchons est la plus ancienne, la parole primordiale. Et pour se faire nous avons deux beaux exemples qui nous sont fournis par la Bible et par nos rituels à certains grades.

Lorsque Zorobabel a été autorisé à reconstruire le Temple, il envoie une avant garde à Jérusalem. Les éclaireurs s’en vont sur les ruines du Temple inspectent les infrastructures existantes pour s’assurer qu’elles pourront supporter le nouvel édifice.

Mais cela n’est pas suffisant, il faut aller plus profond, s’assurer que les fondations sont solides.
 
Que s’est-il passé ?
Les Juifs sont en exil à Babylone, loin du Temple, Maison de D.ieu, comme nous sommes tous en permanence en exil de D.ieu.

Zorobabel est autorisé à retourner à Jérusalem avec ceux parmi les exilés qui voudront bien le suivre, comme nous devons tous retourner à D.ieu, par l’esprit, par la pensée, par la prière, par l’étude, en quelque sorte faire ce que la tradition juive appelle la « techouva » le retour, le retournement de son cœur. « Revenez à moi et je reviendrai à vous dit YHVH Tsébaot.»
 
Les sages envoyés en éclaireur s’assurent de la bonne tenue des infrastructures – la tradition ancestrale –  et de la solidité des fondations – la tradition primordiale –, comme nous devons nous assurer nous mêmes, au-delà de notre tradition ancestrale, représentée par notre culture, de ce qui en nous, au plus profond de nous, nous rapproche du Créateur. Plus nous pourrons aller profond,
plus nous nous rapprocherons de la Parole Primordiale.

Les Princes de Juda reconstruisent le Temple, la truelle dans une main et l’épée dans l’autre, comme nous devons nous efforcer de nous reconstruire en permanence, sans oublier la difficulté de l’entreprise.

Quant au deuxième exemple, il nous vient directement de l’Ancêtre, le Patriarche Abraham.

Alors qu’il s’appelait encore Abram – père élevé – et non Abraham – père de la multitude, qui peut être compris « l’ancêtre. »

En résumé, Abram est en guerre contre le Roi de Sodome et y participe en personne : le père de la nation, le prêtre du monothéisme naissant est aussi un guerrier qui manie le glaive et entraîne ses troupes. Après la victoire, Abram a besoin d’une consécration spirituelle. Il la prend chez le roi de Shalem, Melchisédech le desservant d’El ‘Elion le Dieu Suprême, l’homme sans génération et sans généalogie qui n’est cité que deux fois dans la Bible, la première fois dans la Genèse :

Genèse Chap. 14 :

18.       Malki-Sédèq, roi de Shalèm, a fait sortir le pain et le vin,
19.       lui, le desservant d’El’Elion – l’El Suprême.
                        Il le bénit et dit :
                        « Shaddaï est béni par El ‘Elion, l’auteur des ciels et de la terre !
20.       Et il est béni, El ‘Elion,
Qui a bouclé tes oppresseurs entre tes mains »
Il lui donne la dîme de tout.

Nous n’en savons pas plus sur Melchisédech. Cependant cet épisode est riche d’enseignements. Il nous apprend entre autres, que même lui, le Patriarche, celui de qui va découler la Tradition Ancestrale, a besoin pour se légitimer, avant de devenir Abraham le Père d’une multitude, de s’assurer du lien qui le relie à la Tradition Primordiale représentée par Melchisédech. El ‘Elion, le El Suprême, l’auteur des ciels et de la terre c’est son El Shaddaï, auteur des ciels et de la terre.

El Shaddaï, pour un Franc-maçon, ce n’est pas trop parlant, sauf si on le traduit en sa valeur numérique. Selon la guématria, El Shaddaï se compose des lettres : Aleph (1) – Lamed (30) –  Shin (300) – Dalet (4) – Yod (10), ce qui donne un total de 345.

345 c’est déjà plus parlant ; il n’y a qu’à regarder l’équerre du V. M. représentant le triangle rectangle parfait, qui évoque le théorème de Pythagore : dans un triangle rectangle, le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés :
32 + 42 = 52 soit 9 +16 = 25.

Philon d'Alexandrie fait une référence inattendue au triangle pythagoricien 3, 4,5, « … la plus grande fête qui échoit au nombre 50, le nombre le plus saint et le plus conforme à la nature : car il est le carré du triangle rectangle, principe générateur de l’univers. »

Pour comprendre ce texte de Philon il faut savoir que les anciens appelaient carré d’une figure géométrique, la somme des carrés de chacun de ses côtés. Ainsi pour notre triangle nous avons :
32 + 42 +52 = 9 + 16 + 25 = 50

El Shaddaï, 345, l’équerre du Vénérable, ce n’est point une suite de hasards, la tradition juive nous fourni bien d’autres éléments. Je tiens à prévenir le lecteur que ces notions n’appartiennent pas à une religion spécifique car elles ont été données par l’entremise du Pentateuque pour le monde entier

Le Nom, HaShem (345) en hébreu, a été donné du haut du Sinaï, dans le désert, donc dans un endroit n’appartenant qu’à Lui, donc pour toute l’humanité, ceux présents et ceux à venir. Lorsque Moshé (345) s’approche du Buisson Ardent, Dieu lui apparu dans un « Miroir Flamboyant ».

Au verset 14, à la demande de Moïse : Quel est ton Nom ? Dieu répond : EHEYEH ASHER EHEYEH (Valeur 543 nombre miroir de 345), Je Serai celui qui Sera, ou en langage courant, « Je serai pour vous celui que vous en ferez », car ce verset en hébreu biblique est un futur, donc toujours à accomplir par l’homme qu’il interpelle...

EHEYE ASHER EHEYEH = 543 ou la valeur inversée de 345 = Hashem = le « Le Nom » se trouve ou se mire en nous, comme notre propre image, lorsque nous nous trouvons devant un miroir, devant nous même.

Venons-en à l’épisode de  Moïse face au buisson ardent, Moïse dit: « Allons voir cette vision » (ha mareh). Mais comme ce mot n'a pas de voyelles, on peut tout aussi bien lire « ha marah ». En ce cas Moïse dirait : « Allons regarder dans ce miroir ».  Et ce miroir lui répond, à la question « Qui es-tu? » : « EHEYE ASHER EHEYEH », « 543 » nombre miroir de « HA SHEM » (Le Nom).

Curieusement, le nom de Moïse (Moshe = mem, shin, he = 345) est l'inverse de HaShem  (he shin, mem = 345) Le Nom. Ce qui donne à réfléchir. (Sans jeux de mots) Le hasard n'existe pas, ni en Franc-maçonnerie, ni dans le Judaïsme, ni pour le Kabbaliste, car pour ceux-ci, c'est  D.ieu  Lui-même qui agit alors incognito dans ce monde, Son monde matériel.

Hasard se dit Mikreh  (mem, kaf, resh, heh ) en hébreu et sa valeur est 345 (hasard ?).

Revenons pour conclure à la première révélation de la Parole Substituée, M. B. Lorsqu’on veut vraiment garder un secret, et ne communiquer qu’avec des personnes ne sachant « qu’épeler », il est plus sage de poser une question, l’interpellé se fera reconnaître par sa réponse. Puisqu’il en est ainsi pour les Apprentis et les Compagnons, pourquoi serait-ce différent pour les Maîtres ?

Ainsi la question qui tombe sous le sens avec les initiales révélées Mem et Beth, serait : « Mi Ha Banaï » : Qui est mon architecte ?

La réponse nous est donnée par l’équerre du V. M. : Mon architecte est 345. 

HaShem, le Nom ? Mikreh, le Hasard ?

Mi ha Banaï ? Qui est mon Architecte ? Qui est mon Créateur ? Mon architecte, est : 345, El Shaddaï ! Le D.ieu d’Abraham, assimilé à El ‘Elion le D.ieu de Melchisédech.
 
La Tradition talmudique rapporte que le verset 6 de l’Exode Chap.3 : «  Moshè voile ses faces, oui, il frémit de regarder l’Elohim » est à interpréter dans le sens où D.ieu lui dit : « Tu voileras ta face à mon passage, car tu ne peux me voir et continuer à vivre. Tu ne verras donc que mon envers. »
L’envers de D.ieu ? Mais nous le connaissons c’est 345.
EHEYEH ASHER EHEYEH = 543 ou la valeur inversée de 345, qui est son nombre miroir.

El Shaddaï ! Le nom prononçable qui nous est révélé, qui nous est donné à voir.

Comme en hébreu chaque lettre est aussi un mot et sa vibration émanation, ne serait-ce pas la «Parole perdue » ? 

Au terme de ce voyage, il m’apparaît que la recherche de la « Parole Perdue » qui nous permet de trouver un Nom : « 345 – El Shaddaï », n’est qu’une illusion de plus, car la réelle question finale et fondamentale que l’homme, et donc le Franc-maçon doit se poser, sans pouvoir y répondre, est tout simplement :

Pour quoi faire ?

Note sur la Parole Innominable

La Parole Inominable, pour les juifs, le Nom ineffable, nom tétragramme YHVH (Yod-Hé-Vav-Hé),
n’était pas celui prononcé une fois l’an dans le Saint des Saints.

Jean Tourniac parle du  « Shem haméphoras des soixante douze lettres », qu’il met en relation avec l’échelle de Jacob.      

Virya dans son livre, Les mystères du Shem haMeforash  nous parle du « Nom en 72 lettres, ou Nom en 72 Noms ».

En réalité qu’il s’agisse de Kabbale magique ou mystique, il est assez rare de trouver un texte qui n’y fasse pas allusion. La Kabbale mystique considère que ces 72 Noms sont la condition essentielle à l’obtention de l’état prophétique. Ce Nom (ou ces Noms), connu génériquement sous l’appellation de « Shem haMeforash » (Nom explicite), est utilisé depuis les temps les plus anciens, il est largement développé dans les textes fondamentaux de la Kabbale. A partir du onzième siècle, il fut rendu populaire par les commentaires de Rashi. Les 72 Noms, constituant le Shem haMeforash, sont issus de trois versets particulièrement intéressants du Livre de l’Exode, au chapitre 14, versets 19, 20 et 21.

19 – L’Ange d’Elohim partit de devant le camp d’Israël et se déplaça derrière eux, et la colonne de nuée vint devant eux,
puis de tint derrière eux.

20 – Elle vint entre le camp de Misraïm (Egypte) et le camp d’Israël. Il y eut la nuée et la ténèbre, la nuit s’écoula sans que l’un puisse s’approcher de l’autre de toute la nuit.
21Moïse étendit la main sur la mer, et YHVH refoula la mer par un Souffle d’Est, fort, toute la nuit ;
il mit la mer à sec et les eaux se fendirent.

Chacun de ses trois versets contient 72 lettres. Leurs combinaisons contiennent le secret de la puissance par laquelle Moïse put ouvrir la mer et vaincre Misraïm, en révélant le point d’équilibre entre toutes les oppositions. Pour obtenir les 72 Noms, il faut observer le mouvement décrit par le premier verset, qui parle de l’Ange d’Elohim qui va de l’avant vers l’arrière, puis de la nuée qui vient devant et part derrière.
Ainsi, pour obtenir les 72 Noms, il suffit d’écrire le premier verset (19), en hébreux sur une ligne, normalement de droite à gauche. Le second verset (20) doit être écrit à l’envers de gauche à droite, sur une ligne en dessous et le troisième (21), tel qu’il doit l’être, sur une troisième ligne, de droite à gauche. Cette manière d’écrire s’appelle en français un boustrophédon. Il suffit alors de lire verticalement de droite à gauche pour voir apparaître les 72 Noms de trois lettres.

Notes sur El Shaddaï – 345.

Dieu parla à Moïse et lui dit : « Je suis l'Eternel ! Je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob comme El-Shaddaï, et par mon nom explicite  je n'ai pas été connu d'eux » (Exode ch.6 v.2)
D.ieu ne se contente pas d'annoncer à Moïse ce qui va désormais se produire, mais il commence son dialogue avec lui en rappelant sa relation avec Abraham, Isaac, et Jacob, auxquels il s'est révélé en tant que « El Shaddaï ». La relation à la Tradition Primordiale : il n'existe pas d'avenir sans passé, il n’existe pas de construction durable sans fondations.

 

El Shaddaï, ou le côté maternel de D.ieu

El Shaddaï - De l'akkadien "shadû" montagne - El Shaddaï signifie D.ieu-Montagne.
C'est, en effet, sur les montagnes que viendront les révélations d'Israël.
Shaddaï peut venir de « le sein de la mère », et comme elle a 2 seins, le duel à l'état construit se dit shadaï justement comme dans le texte ci-dessous, quand il est dit :

Joseph est un plant fécond près de la source dont les tiges franchissent le mur,
Les archers l'ont exaspéré, ils ont tiré et l'ont pris à partie.
Mais leur arc a été brisé par un puissant.
Les nerfs de leurs bras ont été rompus par les mains du Puissant de Jacob,
Par le nom de la pierre d'Israël,
Par le D.ieu de ton père qui te secourt,
Par El Shaddaï qui te bénit: Bénédiction des cieux en haut,
Bénédiction de l'abîme couché en bas,
Bénédiction des mamelles et du sein,
Bénédiction des épis et des fleurs,
Bénédictions des montagnes antiqueAttirance des collines éternelles.
Qu'elles viennent sur la tête de Joseph Sur le front du consacré d'entre ses frères !
(Genèse 49,22-26).
(Les bénédictions des 2 seins et de l'utérus)

Quelques occurrences de "El-Shaddaï"
dans le livre de la Genèse sont édifiantes à ce sujet

Genèse 17:1
Lorsque Abram fut âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans, l'Eternel apparut à Abram, et lui dit: Je suis El Shaddaï. Marche devant ma face, et sois intègre. J'établirai mon alliance entre moi et toi, et je te multiplierai à l'extrême.

Genèse 28:3
Que El Shaddaï te bénisse, te rende fécond et te multiplie, afin que tu deviennes une multitude de peuples!

Genèse 35:11
D.ieu lui dit: Je suis El Shaddaï. Sois fécond, et multiplie : une nation et une multitude de nations naîtront de toi, et des rois sortiront de tes reins.

Genèse 43:14
Que El-Shaddaï vous fasse trouver grâce (la tendresse maternelle) devant cet homme et qu'il laisse revenir avec vous votre autre frère et Benjamin ! Et moi, si je dois être privé de mes enfants, que j'en sois privé!

Genèse 48:3
Jacob dit à Joseph : El Shaddaï m'est apparu à Luz, dans le pays de Canaan, et il m'a béni. Il m'a dit : Je te rendrai fécond, je te multiplierai, et je ferai de toi une multitude de peuples ; je donnerai ce pays à ta postérité après toi, pour qu'elle le possède à toujours.

Genèse 49:25
Par le D.ieu de ton père qui te secourt,
Par El Shaddaï qui te bénit: Bénédiction des cieux en haut,
Bénédiction de l'abîme couché en bas,
Bénédiction des mamelles et du sein (maternel),

Victor CHELLI
Perpignan le 4 mai 2003.